Pétromasculinité

De Cara New Daggett

Chez Wildproject

Le livre parle entre autre de comment une forme de masculinité blanche basé sur les énergies fossiles est menacé et perd sa légitimité, car le mode de vie qu’elle incarne (le « rêve américain », le tout voiture….) est menacée par l’écologie et le feminisme. Il faut donc réinventer un mode de vie écologique et féministe entrant en confrontation avec de futures masculinités écologiques (notamment techno-solutioniste), créer une écologie féministe queer antiraciste, face à une montée d’idée réactionnaire (ecofasciste, fasciste fossile ou encore technosolutioniste autoritaire).

La sortie des énergies fossiles nécessite deux déconstructions : technique (changer, démanteler ou fermer des systèmes) et culturelle (sortir de la « pétro-culture » qui est un mode de vie mais aussi des mythes et récits).

Combattre le réchauffement climatique reviendrait pour certaines entreprises, à s’asseoir à coté de milliards de dollars.

La lutte écologique doit remettre en cause les hiérarchies sociales actuelle.

Les régions émettrices de GES promeuvent « une version militarisée et privatisé de la sécurité climatique », un verrouillage autoritaire des États, une sorte de « fascisme climatique » (ou fascisme fossile) afin de maintenir les hiérarchies actuelles du monde sociale. La présidence de D.Trump a montré à voir une forme naissante de fascisme fossile fondé sur un déni climatique aux services des intérêts du capitalisme fossile.

Les énergies fossiles permettent des profits, un mode de vie et des subjectivités privilégiées (un ordre patriarcal blanc). L’essor des énergies fossiles a coïncidé avec des avancées démocratiques (réduction de la pauvreté, abolition de l’esclavage,…) laissant dire à certain·es que les libertés modernes sont basées sur la consommation de ces énergies. Mais ces mêmes énergies ont eu des effets antidémocratiques, notamment des soutiens occidentaux à des régimes autoritaire et raciste afin de s’assurer l’accès aux combustibles.

« La démocratie carbonée s’est construite en coopération et en dépendance vis-à-vis de l’autoritarisme. »

La vie moderne démocratique, basée sur la consommation d’énergies fossiles repose sur l’autoritarisme.

Mais que ce soit les pratiques autoritaires ou la destruction de l’environnement, cela est dissimulé aux privilégié·es par un éloignement géographique, car cela se passe dans les Sud ou dans les quartiers pauvres et racisés.


Le mode de vie étasunien s’est articulé autour d’une masculinité hégémonique dépendante des énergies fossilles. De la famille nucléaire dans un pavillon de banlieues, au travail, … l’accès aux énergies fossiles à bas coût est nécessaire.

L’extraction et la consommation est alors devenue symbole de la masculinité blanche et de la souveraineté étasunienne.

Et de fait, toutes menaces à l’accès facile aux énergies fossiles est perçus comme une menace au « rêve américain » et à la position dominante des USA.

Il y a alors une pétromasculinité nostalgique de l’époque où on se souciait encore moins des impacts des énergies fossiles, et pour qui lutte environnementale comme lutte féministe sont des attaques à l’État, la famille traditionnelle et le mode de vie étasunien. C’est une masculinité réactionnaire car elle voit son hégémonie être menacée, notamment par des formes de masculinités éco-modernistes (technosolutionistes)qui affirment conserver le mode de vie actuel tout en protégeant l’environnement.

« Qualifier la violence fossile de misogyne ne revient pas à affirmer que les normes genrées offriraient une explication totalisante de la consommation d’énergie fossile et de l’autoritarisme qu’elle permet. »

Les identités de genre dépendent en partie des exergies fossiles, les pratique masculines et la domination masculine reposent actuellement sur ces énergies (mais ces énergies permettent bien d’autre exploitation). L’extraction et la consommation des fossiles agissent comme performance de la masculinité, ainsi le réchauffement climatique est « une brèche dans le patriarcat ».

La transition énergétique est un sujet féministe.


Il y a un mythe partagé qui associe consommation croissante d’énergie et progrès.

Ce mythe fossile, dépolitise l’intensification énergétique qui a lieu et niant les autre domination (raciale, de genre,…).

Les mutations énergétiques (nouvelles sources, changement de mix énergétique,…) ne sont pas purement techniques mais sont des moments politiques lié aux dominations.


Aujourd’hui, il n’y a pas de réelle transition énergétique, les sources ne se remplacent pas, elles s’additionnent, ainsi les renouvelables étendent la consommation, elles ne remplacent pas les fossiles.

« Il n’y a aucune raison de croire que la lutte contre les combustibles fossiles se gagnera par la mise en évidence de preuves irréfutables, en particulier s’ils garantissent au business as usual des milliers de milliards de dollars en profit futur. »

Le développement de nouveaux système énergétique ne vient pas du fait que ceux-ci seraient des progrès pour l’humanité, mais du fait qu’ils soient adaptés à une centralisation des pouvoirs à l’époque de leur développement. Si des nouveaux systèmes énergétiques se sont développer ; c’est par ce qu’ils sont des outils de pouvoir.

Une transition vers les énergies renouvelables ne représente pour l’instant, ni une grande source de profit (comparé aux fossiles), ni un élément particulièrement favorable aux dispositifs du capitalisme (propriété privé, salariat,…), ni même un élément favorable à la concentration du pouvoir.

Si nous voulons une transition, il nous faut sortir de l’objectif de croissance et s’attaquer aux inégalités sociales.


La question de l’urgence climatique est souvent mise en avant pour justifier une décarbonation étatique et centralisé.

Mais cette idée repose sur 3 présupposés :

  1. qu’il y a des forces interne au capitalisme ou à l’État qui soit pour la décarbonation et que celles-ci arrivent au pouvoir.
  2. qu’une gestion centralisée serait effectivement plus simple qu’une gestion démocratique
  3. qu’une décarbonation impulsée par les politiques hégémoniques puisse être durable écologiquement et socialement.

« Un système énergétique durable devra s’appuyer sur des modèles de technologie politique démocratiques. »

Les systèmes d’énergies renouvelables ont besoin de politiques énergétiques démocratiques s’ils veulent répondre au désastre climatique. Il faut une propriété publique et démocratique des systèmes énergétiques.

Si les exergies solaire et éolienne sont plus favorables à la décentralisation, elles ne la garantissent pas, d’ailleurs pour le moment ces technologies perpétuent les inégalités. La façon de développer du renouvelable est une question politique mais bien souvent dépolitisée par des questions techniques ou économiques.

Une politique féministe de l’énergie ne se résume pas aux renouvelables, c’est la mise en place d’un régime énergétique et politique conçus, administré et possédé de façons communale en lien éventuel avec des systèmes plus vastes.

« La démocratie énergétique suppose le liberté pour chaque système de s’adapter singulièrement à la biorégion dans laquelle il est né. »

Les technologies et réseaux d’énergies doivent être conçus avec leurs usagè·res .

Il serait par exemple possible de :

  • Identifier nos besoins énergétiques collectifs pour trouver comment les satisfaire équitablement
  • Identifier les surplus énergétiques produit par rapport aux besoins et de décider collectivement quoi en faire
  • Développer une stratégie durable et équitable de la consommation des ressources
  • Développer des communs

Un système énergétique éthique doit être transparent afin de voir ses aspects violents et injuste sur le monde plus qu’humain et tenter de les atténuer.

Il ne faut pas simplement admettre notre culpabilité dans les injustices énergétiques (notamment du Nord par rapport au Sud) mais d’agir collectivement contre.


Autres ressources :

  • Pour une écologie pirate de Fatima Ouassak à La decouverte
  • Fascisme fossile du Zetkin Collective chez La Fabrique
  • Ecofascismes de Antoine Dubiau chez Grevis
  • Qu’est ce que l’ecologie sociale ? De Murray Bookchin chez Atelier de Création Libertaire
  • Reprendre, Démanteler, Communiser chez Grevis
  • L’article « Sur Tiktok,Instagram,Youtube… masculinisme rime avec climatoscepticisme » sur BastaMag

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